Etape 30 - Hluhluwe-Imfolozi National Park - Le territoire des rhinocéros
Dimanche 23 octobre 2016. Changement de décor aujourd'hui. Après le Drakensberg, nous voici arrivés dans le Maputaland***, la région nord-est du Kwazulu-Natal, frontalière avec le Mozambique et le Swatziland. Ses habitants sont l'une des branches du peuple zoulou. C'est ici aussi que commencent les grands parcs animaliers. Au premier desquels on peut citer le Hluhluwe-Imfolozi Park***, territoire des rhinocéros... et des zèbres !

Après un solide petit-déjeuner pris en compagnie de notre hôtesse (dommage qu'il ne fasse pas beau ce matin, on ne peut rien voir de la mer depuis notre terrasse...), on part donc explorer le Hluhluwe-Imfolozi Park***. Fondé en 1895, il est aussi le plus vieux parc animalier d'Afrique du Sud, couvrant un espace de 960 km2. Rien à voir avec Addo Elephant Park qui nous avait déçus... Hluhluwe-Imfolozi Park est le plus beau, le plus vaste et le plus riche parc animalier de la région. Pour le visiter, il faut choisir sa direction dès l'entrée du parc, soit Hluhluwe à l'ouest, soit Imfolozi au nord. Impossible de faire les deux en une seule journée... ou alors au pas de course, mais pourquoi faire ? Pour information, la partie ouest reste la plus peuplée. Ici, les gazelles et autres springbox sont légions, permettant aux fauves de se régaler...




Mais le parc Hluhluwe-Imfolozi*** est surtout connu pour abriter la plus forte colonie de rhinocéros d'Afrique. En clair, voici le territoire des rhinos, et notamment celui des rhinocéros blancs. Avant le XXe siècle, cet animal vivait en toute liberté dans les grands espaces. La chasse intensive a progressivement menacé la survie de l'espèce. Dans les années 50-60, un programme de sauvegarde a permis de réintroduire l'animal. Désormais il cohabite sans mal avec le rhinocéros noir dont la concentration au kilomètre carré est une des plus élevées du monde. Leur nombre est si important que le parc organise chaque année des ventes privées à destination d'autres parcs animaliers afin d'éviter la surpopulation.

Impossible de passer à côté des rhinos... Ils viennent jusque à vous couper la route. C'est ainsi que je me suis retrouvé "bloqué" un bon petit quart d'heure devant une maman et ses deux loupiots... Règle numéro un : ne pas bouger, ne pas attirer son attention... Bref, se faire le plus discret possible. Maman Rhino pourrait charger et nous retourner la voiture ! Jamais je n'oublierai ce moment, quand maman rhino s'est retournée vers nous pour voir si nous n'étions pas une menace pour ses petits...


Pour information, les rhinocéros blancs sont au nombre de 1650 contre 370 rhinocéros noirs. Le rhinocéros noir est moins imposant que son cousin. Sa taille varie de 3 m à 3,60 m de long pour un poids de 750 kg à 1,6 t. Le blanc mesure en moyenne 3,8 m de long pour 3,6 t. Les lèvres du rhinocéros noir sont pointues et largement amovibles. Elles lui sont très utiles pour la préhension des feuillages. Si le rhinocéros blanc est herbivore, le rhinocéros noir, lui, est phyllophage c’est-à-dire qu’il se nourrit de feuilles. Le rhinocéros blanc est le plus gros mammifère terrestre après l’éléphant. Il est moins irritable que son cousin et charge rarement. Le rhinocéros noir est capable de charger à 50 km/h. Qu'on se rassure toutefois, tous les rhinocéros sont myopes ; ils chargent donc à l’aveuglette en se repérant au bruit et à l’odeur.

Les autres stars du parc sont sans conteste les singes. On en verra au moins trois espèces aujourd'hui, dont le grivet et le baboin. Le grivet habite plus généralement les espaces boisés, mais il affectionne aussi les espaces colonisés par les hommes. On en verra ainsi quelques uns lors de notre halte méridienne. Le temps pour eux de nous voler de la nourriture et de faire étalage de toute leur ruse : l'un d'eux nous attire, attend que nous soyons suffisament près de lui pour qu'un autre nous fauche la nourriture laissée sur la table derrière nous. Pas bête ! Très joli singe, on le reconnaît à son ventre blanc et à sa face noire.

Quant aux baboins, nous n'en finirons pas d'en voir. Avec son museau allongé, il ressemble à une tête de chien. Il pousse des grognements et mesure en moyenne 70 cm pour un demi-mètre de queue. On verra les deux sous-espèces : le baboin jaune et le baboin olive. Ils vivent en bande pouvant atteindre une centaine de membres. Tous sont placés sous le commandement du mâle dominant, le "caïd". Son territoire : la savane peu boisée et les zones rocailleuses. Ils peuvent se montrer agressifs quand il s'agit de défendre leur territoire.

En chemin, au milieu des pistes (pour la plupart pratiquables par de simples voitures), on croise toutes sortes d'animaux. Des plus petits comme ce bousier...

... aux plus grands, comme les zèbres, les phacochères, les antilopes et bien d'autres encore.

Mais le roi du parc reste bien le rhinocéros blanc. Ici comme dans tous les autres parcs animaliers d'Afrique, les Rangers sont sur les dents. Le rhinocéros comme l'éléphant est implaccablement chassé par des braconniers attirés par le prix de sa corne : jusqu'à 60.000 € le kg... Sachant qu'une corne peut peser jusquà 11 kg de kératine (comme les ongles). Un prix démentiel qui vaut encore bien plus que l'or. En Afrique du Sud, les braconniers ont exterminé 1215 rhinocéros en 2014, autant en 2015... Un vrai massacre.

Une raison suffisante pour rester fasciné devant un tel animal, aussi paisible qu'inoffensif pour l'homme. Un moment de grâce que je n'oublierai pas de si tôt...

Après un tel spectacle, c'est encore un grand moment qui nous attend. Sur le chemin du retour, on croise un 4X4 garé dans un chemin. A 80 mètres de là, deux lions digèrent encore les proies de la journée, à l'abri de fourrés au coeur de la savane. Intense et inoubliable. Nous resterons là un long moment à les observer en silence, croisant de temps en temps leur oeil de fauve toujours aux aguêts. Pas question de sortir de la voiture.

A 500 mètres de là, un zèbre isolé ne mesure pas la chance qu'il a d'être éloigné pour un temps du danger...

Il se fait tard. On doit rentrer si on ne veut pas se faire surprendre par la nuit qui tombe très vite à cette latitude. Sur le chemin, c'est encore une autre surprise qui nous attend : un immense troupeau de buffles vient de stopper sa course juste de l'autre côté de la route. Encore un autre représentant du célèbre "big five". Impressionnant. On comprend pourquoi les lions et les autres fauves hésitent à se frotter à une telle masse de muscles.


Cette fois-ci, nous repartons pour de bon, sans omettre d'admirer au passage un autre beau spécimen de rhinocéros blanc.


A quelques mètres de la sortie du parc, on croise même la route d'une girafe. La première de notre voyage. Ce ne sera pas la dernière...


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